Le cinéma d'animation : d'Emile Cohl à Walt Disney à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
Du 17 octobre au 3 novembre 2018, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé dédiera sa programmation aux dessins animés. Petits et grands pourront se régaler devant ce cinéma d'animation qui a notamment inspiré un certain Walt Disney. Lors de séances exceptionnelles accompagnées par un pianiste qui jouera en direct pendant les projections, les cinéphiles en culottes courtes et les autres pourront découvrir les petits chefs-d'œuvre animés imaginés par Émile Cohl, Winsor McCay, Marius O'Galop, Robert Lortac...

Pendant les vacances de la Toussaint, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose un cycle sur le cinéma d’animation. Petits et grands pourront se régaler devant ces films animés qui ont notamment inspirés un certain Walt Disney.
Le français Émile Cohl est en effet celui qui a ouvert la voie. En 1908, il réalise Fantasmagorie, un film où des lignes à la craie sur une surface noire donnent vie à un bonhomme qui se déforme et se recompose à l’infini. Applaudi par le public de l’époque, il signe de nombreux autres succès comme Fantaisies d’Agenor Maltracé (1911) ou Le Peintre néo-impressionniste (1910) dans lequel il tourne en dérision le « bon goût » des amateurs d’arts modernes.
Winsor McCay est issu du monde de l’illustration et de la bande dessinée. Ses œuvres s’inspirent librement d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift et des écrits de Freud sur l’interprétation des rêves notamment pour bâtir le monde fabuleux de Little Nemo qu’il réalise en 1911. Winsor McCay travaille aussi sur l’imaginaire magique et poétique qu’il réussira notamment à déployer dans Gertie, le dinosaure (1914).

Arlequin ©Carlotta Films

Alice Comedies (© Malavida)
Dans le sillage de ces deux fabuleux inventeurs, Marius O’Galop réalise des fresques de l’absurde, peuplées d’êtres étranges et surréalistes – comme Touchatout ami des bêtes (1919) ou une version des Fables de la Fontaine (1920) – que la Fondation Jérôme Seydoux Pathé a choisi de mettre en parallèle avec les œuvres de Ladislav Starewitch. Cette dimension féerique de l’image animée sera aussi mise en avant à travers un focus sur le travail de la cinéaste allemande Lotte Reiniger. Ses silhouettes illustrent diverses légendes populaires et les intrigues des plus grands opéras, comme dans son film Arlequin, réalisé en 1931. De son côté, en 1921, Robert Lortac transpose la caricature de presse dans le monde de l’animation. Son programme Canard en ciné dépeint, avec dérision, une critique du quotidien des Français et de l’actualité nationale. Il réalise également des films dits hygiénistes (La Tuberculose menace tout le monde, 1918) et des milliers d’enfants découvrent alors le cinéma d’animation à travers ces films de prévention sanitaire. Dans ce cycle, les spectateurs de la Fondation découvriront aussi l’apparition au cinéma de héros populaires tirés de contes pour enfants tels que Peter Pan dans Au Royaume de l’air (1925), Tom Pouce dans Le Mariage de Tom Pouce (1925), la jeune Alice dans des histoires rocambolesques des Alice Comedie’s (1920 – 1926) ou encore des personnages créés pour le cinéma comme Koko le clown ou Félix le chat…
Un cycle inédit qui ne manquera pas de faire rêver petits et grands…